Là vous avez repris un peu de souffle. Repartons à la découverte du joyaux de la couronne :-).
2/ Les dîmes n'étaient pas en argent.
Si vous avez lu attentivement les versets précédents, vous avez sans aucun doute remarqué cela. Les dîmes n'étaient versées en aucun cas en argent. Temporairement converties quand il y avait de la distance entre le lieu d'habitation et le temple, mais toujours en élément consommable. Au travers de cela, Dieu ne désirait pas l'argent, mais enseigner quelque chose au peuple. Peut-être de l'ordre de la relation...
3/ Les dîmes ne servent pas à l'entretien du temple
Interrogation orale : Citez le (ou les) verset(s) évoquant les dîmes comme financement de l'entretien du temple ?
Vous avez la bonne réponse ! Il n'y en a aucun. Les dîmes sont pour l'Homme. Non pour l'entretien, la construction, la location des bâtiments.
4/ Les dîmes sont annuelles
Et bien oui ! Comme les dîmes ne sont pas en numéraires mais basée sur les récoltes, elles sont annuelles. La mensualisation n'avait pas cours à l'époque... la quinzaine ou la semaine peut être...
5/ Malachie 3,10 s'adresse... aux Lévites (pasteurs, apôtres, ... ?)
Et bien si nous reprenons :
- Tous les ans, je mange ma dîme "relationnelle" au temple avec ma famille
- Sauf la 3e année où je donne la dime "sociale" à la veuve, à l'orphelin et la dîme "lévitique" aux Lévites
- Tous les ans les Lévites donnent la dîme de la dîme à Aaron (gardien de la maison du trésor)
Donc l'admonestation de Malachie s'adresse avant tout aux Lévites. Pourquoi ? A regarder de près, Dieu ne me demande jamais d'apporter ma dîme à la maison du trésor. Mais aux lévites oui. Pas convaincu ?
Et il sera [assis] comme celui qui raffine et qui purifie l'argent; il nettoiera les fils de Lévi, il les épurera comme l'or et l'argent; et ils présenteront à l'Eternel une oblation suivant la justice. (Mal 3:3 FMAR)
Toujours pas convaincu ? Remontons encore un peu dans le texte :
Or c'est maintenant à vous, Sacrificateurs, que s'adresse ce commandement : 2 Si vous n'écoutez point, et que vous ne preniez point à coeur de donner gloire à mon Nom, dit l'Eternel des armées, j'enverrai sur vous la malédiction, et je maudirai vos bénédictions; et [déjà] même je les ai maudites, parce que vous ne prenez point cela à coeur. (Mal 2:1-2 FMAR)
Conclusion
Toute la question est de savoir s'il est juste, aujourd'hui, d'imposer le modèle de la dîme comme un modèle biblique qui s'applique aux chrétiens ?
Si oui, il faut plutôt parler des dîmes et s'appuyer alors entièrement sur le modèle biblique.
Si oui, il faut également changer de pratique. Parler de la dîme, en mettant en avant Malachie, c'est instaurer un impôt sur le peuple de Dieu en tordant le sens des Ecritures, puisque l'admonestation s'adresse aux Lévites... qui le prêchent.
Si oui, l'Eglise devra avoir un rôle social plus prépondérant. Non pas envers ses membres, mais envers "la veuve et l'orphelin". Autrement dit, mon pasteur devra accepter le fait que ce mois-ci (ou cette année-ci [la 3e année] pour être biblique), je verse ma dîme à ma voisine dans le besoin.
A mon sens (ma conviction personnelle), s'appuyer sur la libéralité, serait plus conforme à ce qu'enseigne les Ecritures de la Nouvelle Alliance.
[Mais] que chacun [contribue] selon qu'il se l'est proposé en son coeur, non point à regret, ou par contrainte; car Dieu aime celui qui donne gaiement. (2 Cor 9:7 FMAR)
Pas de montant minimum, pas d'obligation contractuelle, le don par reconnaissance.
Mais cela impliquerait aussi une gestion plus rigoureuse des deniers de l'église :
- Des choix qui ne mettent aucune pression financière sur l'assemblée,
- Qui ne l'engage sur aucun crédit à long terme,
- Qui l'oblige à réfléchir à sa croissance en églises à taille humaine.
Une autre histoire, en somme ! Mais c'est la joie de l'évangile.
Bonne réflexion.
Blessed Man.